Réminiscence

Chère réminiscence, j’aimerais t’oublier.

Pouvoir transformer les gens que je connais en purs inconnus.

De façon à alléger les raisons de mes douleurs de cœur,

Celles des couteaux qui me percent le dos.

Sans les réminiscences spontanées des moments célébrés,

Dans les restos de quartier, dans les endroits quadrillés

Déambuler dans les rues serait moins soufflant,

Moins urticant.

Chère réminiscence, j’aimerais te dire que tu me fais vomir.

Que tu me dégueules

Que tu me dégoûtes

D’être aussi fréquente, aussi pointilleuse.

Certes, tu te mélanges sûrement à mon imagination,

Trop développée et détaillée.

Avaler ces pilules bleues n’aide point,

J’attends en vain l’effet sédatif de leur dite couleur.

Chère réminiscence,

Laisse-moi tranquille

Laisse-moi dormir

Laisse-moi bouger, manger, vivre.

Laisse-moi sourire et fleurir.

Laisse-moi point,